dimanche 22 septembre 2013

Dossier : Asphat 8 Airborne


Après un épisode 7 très correct mais beaucoup trop proche du 6 pour réellement convaincre, la série de course arcade signée Gameloft revient avec une toute autre ambition, pour un épisode marquant qui laisse sur place toute la concurrence (note : toutes les images de cet article sont des captures d'écran perso, souvent prises lors des replays après des parties en ligne).

Asphalt 8 bénéficie en effet d'une refonte totale, tant graphiquement que dans le level design et le gameplay. Plus fins et détaillés que jamais, les graphismes font plus qu'honneur aux machines Android les plus récentes, en proposant un rendu jusqu'ici jamais vu sur ce type d'appareils. Même les impressionnants jeux de Madfingers, tels que Dead Trigger ou Shadowgun, sont surclassés par la profusion de détails, reflets et effets visuels qui caractérisent Asphalt 8 - et ridiculisent au passage le médiocre épisode Vita, dont on pouvait pourtant attendre beaucoup.


Si comme moi vous disposez d'une machine capable de sortir l'image en HDMI sur un grand écran, c'est encore plus flagrant. Pour tout dire, avec une Nvidia Shield connectée à un bon sound system, on oublie totalement qu'on est sur un jeu de smartphone et on se croit complètement sur 360. Un sacré exploit qui marque un réel tournant dans l'évolution toujours plus impressionnante des jeux sur mobiles. On espère que d'autres éditeurs trouveront eux aussi la formule magique qui a permis à Gameloft de produire un jeu aussi magnifique.


L'exploit visuel est d'autant plus réjouissant qu'il s'accompagne d'une nouvelle ambition de level design. Désormais, les circuits n'ont plus un ou deux raccourcis par ci par là, mais de véritables embranchements, parfois tentaculaires, qui peuvent aussi bien se révéler des raccourcis que des "rallongis", ou en bon français des détours. Une bonne connaissance des circuits et de bons réflexes sont donc plus que jamais de rigueur pour réussir dans ce huitième épisode.
Ces embranchements multiples s'accompagnent souvent de dénivelés, ce qui rapproche les circuits de ceux de la série Motorstorm sur Playstation et finit par proposer, comme dans celle-ci, plusieurs itinéraires dans une même course. Cela enrichit énormément le gameplay et les subtilités en tout genre.

Voitures volantes

Autre élément bienvenu, la multiplication des tremplins, qu'on avait pas vus aussi nombreux dans un Asphalt depuis le très bon épisode 3DS. Comme dans celui-ci, vous allez pouvoir vous envoler dans tous les sens pour de l'adrénaline à foison. Et comme cet épisode a décidément voulu s'enrichir et innover le plus possible, deux petits ajouts fort bien vus viennent agrémenter l'usage des tremplins. Les tonneaux tout d'abord, possibles sur des tremplins incurvés, ou même sur des tremplins normaux mais pris sur le bord - beaucoup plus dur - vous apporteront du boost et même des étoiles dans certains courses (sachant que les étoiles sont les unités nécessaires pour débloquer les coupes successives). L'autre ajout a été baptisé "vrilles" et consiste à faire tourner la voiture sur elle-même, comme l'hélice d'un hélico, en dérapant sur le tremplin juste avant de décoller. Spectacles et sensations garanties, avec là encore du boost et des étoiles à grapiller.


Outre la fête visuelle et les nombreux enrichissements du gameplay, on apprécie également de retrouver une des forces de la série : l'excellent équilibre avec vos opposants virtuels ou réels. Quel que soit le mode de jeu, le choix des voitures est toujours conçu pour que chacun ait sa chance, comptant d'abord et avant tout sur ses qualités de pilote. Ainsi, pour peu qu'on ait un niveau à peu près correct, on n'est jamais premier ou dernier en quelques secondes et pour toute la course. Les raccourcis, les boosts et les dérapages bien dosés permettent toujours de se refaire. Un point capital dans un jeu de course, qu'on retrouve également dans les courses en ligne.

Encore plus fun en ligne

Celles-ci se révèlent très agréables, jusqu'à 8 joueurs en même temps - encore un point digne d'un jeu de console de salon - et permettent à chacun de s'éclater, que ce soit en envoyant ses petits camarades dans le décor ou en les clouant sur place grâce à un boost ravageur. Sans oublier le trip jouissif qui consiste à atterrir d'un vol plané en plein sur la voiture du joueur qui était devant vous. Après quelques parties, on tripe encore plus sur le mode multi que sur le solo, ne serait-ce que parce qu'on peut systématiquement choisir sa voiture préférée, contrairement à de nombreuses épreuves solo.



Le choix des voitures est lui très complet, presque aussi riche que celui que proposait le foisonnant épisode 3DS. On y retrouve même une des voitures mythiques de celui-ci, pas revue dans un Asphalt depuis : la Citroën Survolt. Une voiture électrique qui va à 280 à l'heure et dotée d'un design très classe (voir image ci-dessous).


Un retour triomphal pour ce superbe véhicule, puisque, proposé à seulement 8000 dollars dans le jeu - le plus rapide à ce prix et de loin - il est très populaire dans le mode multi en ligne. Il n'est pas rare en effet d'affronter 6 ou 7 Survolt dans une même course. On pourrait croire que cela renforce l'égalité de chacun, mais attention, car comme dans tout Asphalt, on peut améliorer les diverses performances de sa voiture. Ainsi, il convient de faire attention au rang de chaque joueur au moment du départ des courses en ligne, si on veut apprécier qui a le plus de chances de larguer tout le monde au départ ou qui, au contraire, se révèle à la fin un excellent pilote en terminant premier avec un rang modeste.

Gagner c'est bien, mais avec du style c'est mieux !

Personnellement, après plusieurs courses remplies de Survolt où je conduisais moi-même une Survolt, j'ai cédé à la tentation de l'achat in game - chose que je ne fais jamais - pour un pack de 10 voitures à 4 € 90 (le jeu étant à 89 centimes, ça m'a paru un investissement honnête). Dans ce pack, je visais une magnifique Lotus Exige, pas forcément super rapide en version de base, mais dotée d'une classe folle. De quoi enfin me distinguer dans les courses en ligne ! Avec quelques améliorations, vite obtenues en faisant des courses solo ou multi, on peut ainsi conduire la voiture de son choix tout en ayant des chances de victoire à chaque course en ligne.


Sur le plan de la personnalisation des voitures, outre les améliorations que tout le monde voudra bien sûr pousser au maximum, on apprécie la possibilité de pouvoir changer la peinture, avec parfois de belles nuances de couleurs métallisées, mais on regrette cependant la disparition des jauges de couleurs, pour réellement créer sa couleur idéale. On regrette aussi la disparition des teintes de vitres et des autocollants, certes assez souvent de pur mauvais goût dans les épisodes précédents, mais toujours sympa pour se distinguer en online. Sur ce point, on apprécie par ailleurs l'option qui autorise à se connecter en ligne avec son compte Facebook, ce qui permet souvent de voir la tête réelle des autres concurrents.

Notons également le gros travail effectué sur le son, chaque voiture fait un bruit bien particulier, entre sifflement de vaisseau spatial - la Citroên Survolt - et gros vroum vroum bien rauque - la Mini Cooper Roaster. Autre point concernant le son, les musiques ! Depuis Asphalt 6 on s'était résigné à subir la techno de supermarché en guise de musique... mais là, ouf, 3 radios sont à disposition, dont une nommée Rock, qui propose plusieurs titres, dont un tube international du groupe Queens of the Stone Age : Go with the Flow. La classe totale.


Personne n'est parfait

Au chapitre des regrets, on notera l'impossibilité de doser l'accélération et le freinage, particulièrement ressentie lorsqu'on joue sur la Nvidia Shield et ses gâchettes identiques à celles de la manette 360. Imaginer un système de jauges tactiles pour les smartphones sans pad, public majoritaire du titre, aurait permis de transposer celui-ci sur la profondeur des gâchettes et ainsi enrichir encore un peu plus le gameplay. Peut-être une idée à retenir pour l'épisode 9, fût-elle proposée en option.

On regrette également la disparition du mode dérapage, qui consistait à faire le plus de dérapages possible lors d'une course, sans doute dûe au fait que ceux-ci sont maintenant plus réalistes - fini les dérapages de 2 kilomètres non stop comme dans l'épisode 3DS ! Dommage, car ce mode était un des plus funs des épisodes précédents. A la place, on a un tout nouveau mode baptisé Infection, qui infecte le joueur classé dernier en le rendant tout vert et lui permettant de foncer comme un dingue, mais au bout d'un moment il explose pour "excès d'infection". Un mode original mais assez bizarre et peu clair - on ne sait jamais trop pourquoi on est infecté ou non.


Heureusement, l'incontournable mode Ejection est bien présent et vous pourrez toujours aligner les take downs pour ramasser plus de dollars et décrocher quelques précieuses étoiles. On déplore juste de ne pas le retrouver en ligne, au profit du mode Infection et du mode Elimination, où les derniers sont éliminés au fur et à mesure. En fait, lors des courses en ligne, la plupart des joueurs choisissent le mode Classique, tant les deux autres modes sont peu amusants en ligne - Infection, on comprend pas tout ce qui se passe, et Elimination, on risque de voir sa partie s'arrêter au bout de 20 secondes !


Au final, Asphalt 8 tient toutes les promesses que les différents teasers avaient laissé espérer et parvient à renouveler la série au moins autant que l'épisode 6 avait su le faire il y a 2 ans, reléguant les 5 premiers au rang de simples brouillons. Plus fort encore, il établit un nouveau standard pour les jeux AAA sur mobiles, en espérant voir bientôt d'autres éditeurs tenter de le surpasser ou au moins de l'égaler. On regrette certes la disparition de certains détails sympa des Asphalt précédents, mais rien qui ne perturbe sérieusement le plaisir immense que procure le jeu, en solo et surtout en online, avec à la clé une durée de vie vertigineuse. Le must have de la rentrée sur mobiles, même si son ambition technique le rend incompatible avec beaucoup de machines trop modestes ou trop anciennes.

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